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Ocean Conservation Expedition: September 18-20

La deuxième moitié de l’expédition a été marquée par une journée de transition à Saint John, dans le cadre de laquelle la plupart des participants sont partis vers leurs prochaines aventures et une nouvelle cohorte est arrivée de partout au pays. Entre l’accueil des nouveaux à bord et le chargement du nouveau matériel de recherche sur le navire, certains d’entre nous ont pu explorer un peu Saint John.

Une journée chargée et passionnante au port de Saint John.

 

Bethany s’est rendue dans le port avec deux collègues du MPO pour déployer un ancrage qui restera sous l’eau tout l’hiver pour surveiller la salinité, la température, la profondeur et la turbidité de l’océan. Il permettra également d’écouter les poissons marqués qui nagent à proximité. D’autres personnes ont assisté à une projection du film The Last Right Whale, organisée par le Port de Saint John. Il était émouvant d’apprendre le déclin de la population de baleines franches de l’Atlantique Nord et de voir combien de fois ces baleines meurent à cause d’interactions avec des bateaux et des engins de pêche. Le film nous a cependant remplis d’espoir en nous montrant comment l’industrie des engins de pêche évolue pour développer de nouvelles technologies qui minimiseront l’enchevêtrement des baleines. Nos amis Mackie et Richard, les démêleurs de baleines de Campobello Whale Rescue, ont également fait une apparition dans le film !

Après une journée d’activités et d’installation sur le Polar Prince, nous nous sommes réunis dans le hangar. Alors que nous nous présentions à nos nouveaux compagnons et amis, Geoff nous a demandé de partager ce que l’océan représente pour chacun d’entre nous. C’était réconfortant d’entendre comment chacun d’entre nous perçoit l’océan de manière différente, mais interconnectée. Les participants ont parlé de guérison et de paix, de connexion, de foyer, de mystère, d’opportunité d’apprentissage, de crainte et d’émerveillement, d’aventure et de plaisir, d’horizons nouveaux, et d’excitation, de tradition, de changement et de richesse, ainsi que de la réalisation que nous faisons tous partie de quelque chose de plus grand que nous.

Le jour suivant, nous avons navigué dans le bassin Minas sous un magnifique lever de soleil et c’est là que nous avons vu pour la première fois les célèbres falaises rouges de la baie de Fundy. Cette partie de la baie de Fundy est incroyablement importante. Ici, les plus grandes marées du monde se mélangent aux nutriments provenant de la terre et déterminent la santé de l’océan à grande échelle. Ces environnements côtiers et proches du rivage que nous avons visités tout au long de ce voyage ont un impact incroyable sur la santé de l’océan. Ils constituent des lits de nutriments et des zones d’élevage pour de nombreux organismes marins.

« Le bassin Minas est bien plus qu’une simple eau boueuse. Parfois, vous ne pouvez pas voir la vie qui s’y cache, mais elle est bien là ». – Erica Porter, pêcheuse à petite échelle

L’équipe utilise un échantillonneur à pince monté sur le canot pneumatique pour atteindre le fond du bassin des Mines.

 

Alors que nous nous entreprenions les activités de la journée, Claire et Christie, du Centre des sciences marines Huntsman, sont montées à bord d’un canot pneumatique pour prélever des échantillons de sédiments. Elles recueillent des échantillons pour constituer une archive de codes-barres de référence des invertébrés marins de la région de l’Atlantique, dans le cadre du Programme sur les données environnementales côtières de référence. Avec l’aide de quelques participants à l’expédition, elles ont retiré quatre seaux de sédiments du fond du bassin Minas à l’aide d’une benne à échantillons montée sur le canot pneumatique.

Darren aide Christy et Claire à filtrer les échantillons dans un tamis sur le pont du Polar Prince. Ils essaient de séparer les sédiments des invertébrés afin de pouvoir ramener les organismes au laboratoire pour les identifier.

 

Profitant de cette belle journée, l’équipe a effectué un deuxième débarquement au cap Blomidon dans l’après-midi. Cela a permis à Claire et Christy de prélever davantage d’échantillons le long de la zone intertidale, et d’obtenir l’aide du reste des participants. Nous avons trouvé des bigorneaux, des bernard-l’hermite et des patelles, pour ne citer que quelques-uns ! Pendant qu’elles ramenaient rapidement leurs échantillons au bateau pour commencer à les traiter, d’autres sont restés pour une baignade rapide dans la baie, qui était étonnamment chaude pour une journée de fin septembre !

Ronnie aide Claire à recueillir des invertébrés dans la zone intertidale du cap Blomidon.

 

Le lendemain, la pluie et le mauvais temps faisaient rage, mais cela ne nous a pas empêchés de monter à bord des canots pneumatiques et de nous rendre au parc national de Fundy. Protégés par nos élégants ponchos, nous étions prêts pour une autre journée d’apprentissage.

John, notre guide touristique de Parcs Canada, nous a parlé de Fundy Salmon Recovery, un projet de restauration du saumon, et de la Région de biosphère de Fundy. La population de saumon de l’Atlantique étant en difficulté, le parc national de Fundy tente d’en augmenter le nombre. Lorsque le saumon fraie (parfois à près de 80 km en amont de la rivière), une partie des jeunes en bonne santé est recueillie et élevée jusqu’à l’âge adulte dans une ferme marine, puis remise dans l’eau à Point Wolfe pour aider les populations. John nous a également expliqué que la Région de biosphère de Fundy, qui est une organisation à but non lucratif distincte désignée par l’UNESCO, est strictement terrestre et que le parc national se termine à la ligne de marée haute, ce qui signifie que cette zone cruciale où la terre et la mer interagissent est relativement peu protégée.

L’incroyable paysage s’offrant à nous alors que nous nous dirigeons vers le parc national de Fundy.

 

Après un trajet en canot pneumatique jusqu’au navire qui nous a semblé durer 11 heures, nous avons passé l’après-midi à nous réchauffer et à participer à des ateliers sur le navire. Alors que nos discussions se sont prolongées en soirée, Noémie a parlé de la culture des océans et nous a demandé de partager des histoires sur nos liens avec l’océan, en nous demandant « comment votre relation avec l’eau change selon l’environnement dans lequel vous vous trouvez ». Bethany nous a parlé du Programme sur les données environnementales côtières de référence, qui se veut un instantané dans le temps de la biodiversité en ce moment dans la baie de Fundy et autour de Saint John. Et enfin, Loïc nous a informés que l’ADN environnemental collecté lors de l’expédition C3 avait contribué à la création de l’aire marine protégée Tallurutiup Imanga.

Après une journée pleine de discussions et d’optimisme pour l’avenir de l’océan dans cette région, nous sommes rentrés, impatients de voir où l’apprentissage de demain nous mènera.

L’équipe se réunit dans le hangar pour une soirée de discussions.

« L’économie océanique ordinaire se compose du transport maritime, de la pêche, de l’aquaculture, du tourisme, et de tout ce qui rapporte de l’argent grâce à l’océan. Mais l’économie bleue est axée sur la santé des océans, et son slogan est « La santé des océans est sa richesse ». L’économie bleue fait l’objet d’une grande attention au Canada, et il est nécessaire de comprendre les compromis à faire lorsque nous commençons à créer des projets et à gérer l’océan de façons jusqu’alors inédites, et que nous prenons en compte les décisions sociales, économiques et environnementales qui doivent être prises. » – Ronnie Noonan, ECOP Canada

Consultez la page de notre expédition ici.

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