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Expédition de Kalaallit Nunaat au Nunavut : blogue de réflexion des jeunes 1

Ce blog est un récit réflexif écrit par les jeunes participant·es à l’expédition De Kalaallit Nunaat au Nunavut 2024. À travers leurs voix collectives, ils et elles partagent leurs expériences, leurs défis et les liens significatifs qu’ils et elles ont tissés tout au long du voyage.

Notre expédition a connu un début mouvementé, car des mois de planification ont soudainement changé du tout au tout! Notre premier rassemblement s’est déroulé de manière inattendue lorsque nous avons été informé·es d’un changement complet des plans de notre expédition, qui impliquait un changement de navire, de vols, d’itinéraires et bien plus encore. Bien que ce changement rapide ait été un choc pour chacun·e d’entre nous, nous étions reconnaissant·es à l’équipe de SOI d’avoir veillé à ce que notre expédition reste passionnante. Nous avons rapidement adhéré à leur devise, qui est « la flexibilité est la clé ».

Avant de prendre notre vol, nous avons passé du temps au Centre Inuuqatigiit pour les enfants, les jeunes et les familles inuits à Ottawa, où nous avons découvert la mythologie, la culture et les jeux inuits. Ce fut une excellente introduction pour ceux et celles d’entre nous qui n’étaient pas Inuit·es, et nous avons été enthousiasmé·es par les expériences culturelles à venir.

Peu après être monté·es à bord de l’Ultramarine, notre salle de classe flottante pour les deux semaines à venir, nous avons atterri à Sisimiut, la première des trois visites de communautés prévues au Groenland. La plupart d’entre nous n’étaient jamais allé·es au Groenland auparavant, et quelques-un·es n’avaient jamais mis les pieds au nord du cercle polaire, aussi étions-nous impatient·es de découvrir la culture inuite groenlandaise. Lors de notre visite de la ville, guidée par Peter, un membre de l’équipe Quark originaire du Groenland, nous avons découvert les cordes utilisées pour pratiquer les manœuvres de qajaq, ainsi que la culture du traîneau à chiens et de l’élevage de chiens. Les membres inuit·es de notre groupe nous ont fait part de différences intéressantes entre la culture inuite groenlandaise et celle de leurs communautés d’origine au Canada, telles que les différentes dispositions des chiens pour tirer les traîneaux.

Par le fait même, nous avons constaté une grande continuité culturelle et un mouvement commun de revitalisation culturelle parmi les jeunes du Groenland et du Canada. Le partage de ces similitudes et différences culturelles nous a rapproché·es en tant que communauté, et le meilleur exemple en est peut-être le temps que nous avons passé ensemble à parcourir les collines autour de Sisimiut, à chercher des camarines et à nous rapprocher les un·es des autres.

À Ilulissat, nous avons visité le fjord de glace d’Ilulissat, un paysage à couper le souffle. Rien ne pouvait nous préparer mentalement au moment où nous avons posé les yeux pour la première fois sur l’étendue d’icebergs disparaissant dans la brume. Nous avons réfléchi à l’importance environnementale du fjord. Il s’agit d’un canal entre la calotte glaciaire du Groenland et l’océan, et le changement climatique a eu pour conséquence que davantage d’icebergs s’écoulent du fjord plus rapidement que la calotte glaciaire ne se reconstitue. L’énorme apport d’eau douce provenant de ces icebergs menace non seulement de faire monter le niveau des mers, mais aussi de modifier l’identité même de l’océan mondial. L’augmentation de l’eau douce réduit la salinité et modifie la densité de l’eau dans l’Arctique, menaçant de perturber les courants océaniques dont dépendent les communautés humaines et écologiques de la planète.

Malgré ces menaces environnementales, le fait d’entendre Lynda et Siasi chanter à côté du fjord glaciaire nous a rappelé que la culture inuite a persisté malgré une multitude de changements politiques et environnementaux, et qu’il est essentiel pour nous de mettre en lumière les histoires de résilience de ces communautés, même face à une menace existentielle telle que le changement climatique.

En après-midi, nous avons effectué notre première excursion en zodiac et nous nous sommes à nouveau rendu compte de la puissance de la glace qui nous entoure. Alors que nous approchions de la fin de notre sortie, nous nous sommes arrêté·es pour observer un iceberg particulièrement grand. Nous avons soudain entendu et ressenti un puissant craquement, et, sous nos yeux, un grand fragment de l’iceberg s’est détaché, produisant un impressionnant panache de neige et de grandes éclaboussures lorsqu’il est tombé à l’eau. Nous avons pu voir une houle importante se former à la suite de la chute, et l’ensemble des morceaux de glace brisés onduler avec elle. L’expérience était d’un grandiose et d’un surréalisme difficiles à décrire. Elle nous a permis de réaliser à quel point nous sommes insignifiant·es et impuissant·es face à la force imprévisible et impressionnante de la nature.

Nous avons hâte de nous immerger dans les paysages et la culture du Nord canadien lorsque nous traverserons le détroit de Davis.

Voir la première galerie de photos ici.

Voir la deuxième galerie de photos ici.